Pèlerinage national


C'est dans l’église de Vivières que sont abritées depuis les incursions des Normands les reliques de Sainte Clotilde, chef et os du bras droit. Sainte Clotilde, par la conversion du roi Clovis en tant que chef d’état obtenue par ses prières et ses mortifications, a été à l’origine de la France chrétienne et de sa mission de Fille Aînée de l’Eglise. Ceci au moment où ce qui restait de chrétienté fidèle à Rome était menacée par l’arianisme. Et l’arianisme recula.

Depuis 1959, la Confrérie Sainte-Clotilde (animée par Pierre Maire à la suite de Jacques Prieur) organise chaque année un pélerinage à Vivières. Elle invite tous les catholiques à venir prier Sainte Clotilde pour que la France retrouve la vraie voie de son Dieu, pour que la France, fille aînée de l'Eglise, soit fidèle aux promesses de son baptême.


Pour donner l'esprit de ce pèlerinage demeuré heureusement dans la liturgie traditionnelle (dans sa forme extraordinaire), voici quelques extraits du sermon - d'après des notes inédites - qu'y prononçait le Père Calmel en 1964.

(...) Nous remercions Jésus d'avoir, par elle, donné la Foi à la nation franque, à notre nation. Que ce sacrifice de Jésus qui monte vers le Père soit un sacrifice d'action de grâces. Nos tibi semper et ubique gratias agere, Domine sancte... qui gloriaris in conspectu sanctorum tuorum.

Nous disons à Jésus-Christ notre confiance inébranlable que les portes de l'Enfer ne prévaudront jamais contre la Foi chrétienne. Nous connaissons des formes modernes de l'arianisme ; nous voyons des tentatives fort bien organisées pour vider la religion du Christ de tout surnaturel, la corrompre, la travestir en un mouvement socialiste et humanitaire. Nous savons le rôle joué par le teilhardisme et plus encore par cette technique de l'esclavage qui est le communisme. Mais quoi qu'il en soit des moyens de propagande et de pression dont disposent les ennemis de la Foi et de la civilisation chrétienne, les corrupteurs du dogme chrétien, nous avons une confiance inébranlable qu'ils seront terrassés comme le fut l'arianisme.

Nous supplions le Seigneur Jésus pour la conversion de la France et, d ans la pratique, pour qu'il mette dans notre coeur assez de Foi et assez d'amour pour nous opposer aux sottises aux erreurs, aux scandales d'un monde apostat; assez de courage pour conserver ou rétablir, selon nos faibles forces, des institutions chrétiennes.

(...) En cette fête d'une reine qui par la solidité de sa foi et la dignité de sa vie a permis la conversion de la nation franque, comment ne pas supplier le Seigneur Jésus pour que les jeunes filles et les femmes de ce pays retrouvent le sens de leur dignité et redeviennent conscientes de leur mission. Soit dans l'état de consécration à Dieu, soit dans l'état de mariage, soit comme veuves chrétiennes, qu'elles favorisent activement par leur Foi, leur pureté, leur force d'âme, le retour de la France à la Foi et aux moeurs chrétiennes.

Je parlais au début de cet entretien de la Foi de Nicée, d'Ephèse et de Chalcédoine. Le grand signe de cette Foi c'est évidemment la reconnaissance de Marie comme Mère de Dieu. C'est justement parce que Jésus est consubstantiel au Père que Marie doit être acclamée comme Mère de Dieu. Elle est acclamée à ce titre; elle le sera à jamais. Elle le sera d'autant plus sur cette terre de France que la France y est consacrée. Oh ! qu'elle intercède pendant cette messe pour que la France redevienne en vérité une nation chrétienne.

Fr. R. TH CALMEL O.P.
14 juin 1964